1.
Doigts
touchant la dentelle
qui cache à peine le sein,
le creux de la main épousant la rondeur,
le marron du cigare
oublié entre les doigts
se dressant
contre
l’ivoire foncé de la peau
et
le noir de la dentelle :
terres d’automne.
2.
Je me couche avec toi
et
je me réveille avec toi...
C’est comme ça.
Ce matin
A l’aube
une image de toi en train de grimper sur une échelle dentelée
pour sortir d’un puits très profond
et
aller vers la lumière du jour
qui se voit très belle en haut,
quand on lève la tête.
3.
Réveillée en sursaut à 2.58
avec le sentiment si réel
que j’étais devant une porte,
habillée dans une robe vert-émeraude,
et je frappais et tu ouvrais,
et c’était dans un hôtel quelque part,
et c’était l’après-midi,
et tout était si fluide et direct
et sans gestes superflus
que mon cœur s’arrêtait de battre
un temps hors du temps
une éternité si courte
pour reprendre un rythme nouveau
lorsque le soir commençait à tomber,
et qu’on voyait les lumières de la ville commencer à s’allumer
à travers les rideaux tirés à moitié,
ondoyant
dans le crépuscule de ces dieux que nous étions tout d’un coup;
et tu me disais que tu avais réservé pour deux nuits
et que le lendemain matin tu avais une ou deux choses à faire
mais que tu me retrouverais après...
Souvenir d’un rêve?... Réalité d’un autre monde ?...
Je vais essayer de m’endormir à nouveau,
Pour te retrouver
Dans la dentelle de mes songes.
4.
Et ça vibre à nouveau,
Comme l’année dernière
avant de te revoir
en octobre.
La puissance du souvenir ?...
Toutes mes cellules
mon sang et ma chair
sont en train de danser,
sur une fréquence d’amour, d’harmonie, d’ouverture
Je fais l’amour avec tout autour de moi,
incessamment :
l’air, la lumière, les sons
une manière si amoureuse,
sensoriellement délicieuse,
qui transforme tout.
Miraculeuse mise à nu
par le rythme de la rencontre
si simple
d’un homme et d’une femme
qui s’entrevoient tout d’un coup
dans le miroir dansant de la Vie.
5.
Serre-moi dans tes bras
sans avoir peur
si tu sens que je m’évanouis
une seconde
quand tu m’embrasses,
et
lorsque nous serons ivres de nous
alors on saura en toute légèreté
en toute douceur
que l’Onde de la Vie
nous a toujours vécus
harmonieusement
ensemble
dans le tumulte de nos existences
apparemment si éloignées.
6.
„L’amour est le souffle de l’univers”
Et pourquoi cela ne suffit-il pas toujours?...
et des larmes qui ont coulé
et cette musique sublime
qui cherchait au plus profond de l’être
son essence même
Et j’ai vibré comme si tu avais été là
Et j’aurais tellement aimé que tu sois là
Et quel déjà vu
dans ce magnifique bijou qu’est ce théâtre
Avec ses mûrs vieillis avant l’heure
Ses lumières hors du temps
Ses rythmes puissants
Qui voyagent à travers les vies…
Et le corps qui se vide
car l’âme part
vers celui qui est aimé.
Je t’embrasse.
9.
Dans le lit ce matin,
en attendant une nouvelle journée de feu,
les draps froissés par la nuit,
au réveil de mon corps ondoyant dans ton souvenir
et dans la soie sauvage de mes rêves inachevés,
j’ai pensé à cela avec une infinie tendresse:
Tu ne t’es pas assez vengé ?
De toi, de moi, de nous ?
Même le Déluge a eu une fin au bout de quelques mois, il paraît !
Combien de temps
va-t-elle encore durer, ta colère ?
dies irae
et
winter of our discontent,
folie, folie…
Je t’envoie encore une colombe blanche,
en espérant qu’elle reviendra avec une branche d’olivier.
Est-ce que nous pouvons sortir de cette arche maintenant?
De cette arche
où il s’est passé tellement de choses,
où nous avons tellement compris, évolué, souffert, expié, aimé, appris,
et aimé encore ?
De ce ventre de nous-mêmes
pouvons-nous enfin renaître dans les vagues de la Vie ?
Pour enfin construire un nouveau monde ensemble ?
Le soleil est là.
10.
Nettoyage des émotions et des croyances :
grâce.
Confrontation avec les ombres et découverte des lumières :
grâce.
Les peurs qui font surface et les choses qu’on n’a pas envie de regarder en face:
grâce.
Envie de fuir, de ne plus avoir à faire face :
grâce.
Les illusions qui se révèlent et les masques qui tombent :
grâce.
Tout est ébranlé, tout est décrié :
grâce.
Lutter pour résister, résister dans le connu :
grâce.
Étrangeté du nouveau, bouleversement de l’inhabituel :
grâce.
Amour inconditionnel,
Loi universelle :
grâce.
Rien à pardonner, tout est parfait :
grâce.
Apprivoiser les émotions-fauves, vivre à nouveau la rencontre :
grâce.
Et que pourrais-je te dire de plus, que tu n’aurais, déjà, compris et ressenti?...
grâce.
Que cette journée te soit belle et vivace!
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